Droit de reproduction des photos, mentionner © Ville hybride
Produire en ville. Trois petits mots pour une révolution annoncée qui va sans doute tout changer. Révolution annoncée dont on ne mesure pas encore très bien tous les effets. Et qui n’est pas à l’abri de paradoxe. La Région Ile de France est en effet la première région industrielle en France avec 14% des emplois du secteur et 14% des établissements industriels. La Région concentre dans sa zone dense surtout une immense majorité des centres de décision et des centres de recherche. Et des industries de pointe au niveau mondial dans les domaines de l’aéronautique, de l’automobile, et de la cosmétique.
Ainsi que des secteurs dont le développement est stratégique dans les domaines du numérique (hard et soft) et de la santé. Alors pourquoi produire en zone dense quand la grande couronne concentre la plupart des établissements industriels ?
Tout d’abord parce que les grands groupes industriels d’aujourd’hui ont pour la plupart vu le jour dans la zone dense. Pourquoi ? du fait même de la structure des villes qui regroupe dans un petit périmètre éducation, recherche, développement, production, vente, nœuds de communication. Aux mêmes causes les mêmes effets, les TPE et start up d’aujourd’hui se concentrent aujourd’hui en zone dense pour bénéficier de la proximité des centres de décision, de recherche et de la proximité des nœuds de communication.
Ensuite parce que l’industrie est en train de vivre sa troisième révolution où les énergies renouvelables et le numérique y jouent un rôle prépondérant (contribuant à la relocalisation productive et plus étonnemment, mais pas désagréable, à rééquilibrer le rapport de force au sein des organisations).
Et enfin parce que ces nouveaux acteurs sont à la pointe des nouvelles méthodes de travail, reposant sur les principes de la mutualisation des machines et des services, au sein d’écosystèmes ouverts, où l’agilité des organisations leur permet de s’adapter à un environnement qui bouge de plus en plus vite.
Produire en ville est aussi à mettre en relation avec la revitalisation commerciale des centres urbains. Schématiquement plus on produit local, au sein d’écosystèmes complexes nous reliant au monde entier, plus on contribue à la vitalité commerciale des centres ville.
Mais tout n’est pas encore parfait. Nous en sommes aujourd’hui qu’aux prémisses. Merci donc aux universitaires, aux makers, aux acteurs académiques et aux élus d’avoir répondu à notre invitation, à Nicolas Bard et à moi.
Après avoir mieux compris ce que traduit le mouvement des makers, nous échangerons avec deux d’entre eux pour mieux comprendre leur mode de fonctionnement, leurs enjeux et leurs objectifs. Nous verrons quel rôle jouent les acteurs académiques dans cette mutation en cours. Et enfin nous verrons avec les élus quelle est leur vision du produire en ville, les projets concernés, avec quel type de montage.
Droit de reproduction des photos, mentionner © Ville hybride