Photos protégées par © Ville Hybride
Cette édition du Club Ville hybride-Grand Paris se tient dans un contexte de transformation. Transformation en cours de la SNCF dont la nouvelle organisation a été présentée le 15 juillet dernier. Transformation en cours de l’EPFIF vers le Grand EPF. Ces transformations répondent à des enjeux et à des objectifs différents mais elles ont un dénominateur commun : devenir des acteurs de premier plan de la transformation urbaine. La SNCF et l’EPFIF se retrouvent aussi sur un enjeu commun : faire la ville sur la ville. On en a longtemps parlé, mais aujourd’hui on s’y attèle sur des projets aux échelles significatives. Le foncier et le patrimoine immobilier constituent également une donne commune à ces deux organisations. Mais, nous le verrons, leur domaine d’intervention diffère en bien des points. Aussi c’est pour nous éclairer sur leur transformation en cours, les modèles économiques et règlementaires sur lesquels ils travaillent que j’ai convié Sophie Boissard et Gilles Bouvelot.
Pour être tout à fait complet, et parce que ce club porte en lui les principes de l’hybridation des modèles, du bâti et des périmètres, c’est aussi l’appel à projet d’occupation temporaire de ces sites par des acteurs culturels et artistiques qui a piqué ma curiosité.
Cet appel à projet s’inscrit dans une démarche ascendante, de type innovation ouverte, qui cherche à associer très en amont des projets les futurs utilisateurs pour faire vivre ces sites, qui en général végètent pendant des années, voire à influer sur leur future programmation. Nous avons eu l’occasion de nous rendre au 6b de Julien Beller, à la Casse fonte de Nicolas Cesbron à Saint Denis, chez Nicolas Bard à ICI Montreuil, au Moulin Fayvon de Monte Laster à la Courneuve, pour ne citer qu’eux (et je salue ici la présence de Mustapha Aouar, de Gare au Théâtre à Vitry sur Seine, sur le périmètre des Ardoines). Ces lieux constituent des nouvelles centralités du Grand Paris, portées par des acteurs non institutionnels, qui remplissent, cela est moins connu, des missions d’intérêt général, avec des modèles économiques innovants et des usages qui interrogent notre rapport à l’économie productive, à la consommation, à la mobilité. Le modèle de Ground Control est-il différent ? Le territoire d’implantation et l’acteur qui le porte ont-ils une influence sur la nature des occupations temporaires et la manière de concevoir le futur projet ?
Autre enjeu : comment capter la vitalité des acteurs culturels et artistiques, dans une démarche gagnant-gagnant, pour redynamiser un site ou pour le dire autrement comment faire du bottom up descendant lorsque l’on est un acteur institutionnel ? Les démarches de ce type portées par des opérateurs publics et d’économie mixte commencent à apporter leurs premiers enseignements. Nous en débattrons le moment venu.