Droit de reproduction des photos, mentionner © Ville Hybride
« Je tiens à remercier vivement Isabelle Laudier et François Elia pour ce partenariat renouvelé entre le Club Ville hybride-Grand Paris, l’Institut CDC pour la Recherche et la Caisse des Dépôts Ile-de-France. Nous avons choisi de retenir cette année le thème des projets complexes pour les raisons évoquées par Isabelle Laudier.
Cette édition a lieu en plein débat sur les évolutions de la gouvernance du Grand Paris. Cette édition se tient aussi une semaine avant l’annonce des résultats d’Inventons la Métropole du Grand Paris. Nous assistons en fait à deux tendances concomitantes. Ajustement de la gouvernance du Grand Paris d’une part, et d’un autre côté : déploiement à l’échelle des projets de procédures plus partenariales qui ont un impact sur les modalités de la gouvernance. Qu’est–ce que cela traduit ? La gouvernance, au sens traditionnel du terme, ne serait-elle pas en train de changer de nature et de prendre de nouvelle forme ? A la gouvernance classique, les acteurs ne sont-ils pas en train de formaliser des démarches facilitant la création d’écosystèmes favorisant des interactions plus fortes entre les contraintes identifiées des projets et les solutions à développer ? L’objectif recherché en matière de gouvernance vise-t-il à mieux partager la vision entre élus, maitrise d’ouvrage, concepteurs, investisseur, maitrise d’oeuvre, exploitants, pour mieux en décliner les volets opérationnels ?
Les acteurs, les outils, les méthodes, les procédures semblent avoir pris leur parti de cette gouvernance en mouvement. Ils sont en train de s’adapter aux nouvelles tendances observées dans les projets urbains que François Elia développera. Il y a deux ans ici même nous évoquions la smart city avec le risque d’une prise de décision qui pourrait échapper aux élus. Avant cela et entretemps les acteurs institutionnels se sont emparés du concept de la ville intelligente. Les habitants ont, eux, amorcé, dans ce qui semble être une lame de fond, la réappropriation des grandes fonctions urbaines (alimentation, mobilité, réoorganisation du travail etc). Ils deviendront eux aussi partie prenante des projets dont les modalités de leurs actions sont en cours d’invention. Nicolas Ferrand très judicieusement nous disait l’année dernière que si par smart city on entendait la version mise à jour d’un super calculateur des flux (eau, électricité, déplacement) alors nous passerions à côté des vrais enjeux de la ville intelligente. De quels outils disposons-nous pour développer cette vision partagée et ses prolongements opérationnels ? Nous le verrons avec Jean-Baptiste Rey : l’EPAMARNE est en train de développer des outils pour muscler à la fois la vision partagée du développement des périmètres, mieux appréhender les perspectives de développement des collectivités, dézoomer par rapport aux périmètres de projets et identifier des ressources locales qui passaient d’habitude en-dessous des radars.
Les procédures de la commande publique axées sur une démarche plus collaborative entre parties prenantes se développent elles aussi progressivement. Mais, si les procédures de type « réinventer » ont le mérite de renforcer l’approche partenariale du côté de la maitrise d’oeuvre, elles ne semblent pas adaptées à l’ensemble des cas de figure et ne contribuent pas assez aux cahiers des charges de la commande publique, notamment sur les conditions de réussite de la stratégie programmatique, de l’économie des projets, des modalités exploitation des nouveaux usages entre maitrise d’ouvrage, investisseurs, porteurs d’usages innovants et gestionnaires. Et cela est d’autant plus vrai pour les projets complexes, qui nous intéressent plus particulièrement aujourd’hui, et qui se caractérisent par :
leur potentiel de développement économique et urbain,
une gouvernance incomplète ou bancale,
des bilans d’opération dont la rentabilité court terme n’est pas assurée.
Nous allons donc consacrer cet après-midi à l’examen des mesures innovantes en matière de gouvernance, de montages financiers, d’ooutils d’animation et d’accompagnement car ils constituent les préalables indispensables à l’innovation des projets, à l’invention de modèles économiques plus en phase avec les contenus des projets et à la bonne gestion des projets. »
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