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Nous nous situons deux mois après le lancement de la Métropole du Grand Paris. L’enjeu pour la Métropole durant cette phase transitoire : trouver sa place parmi les acteurs territoriaux et plus largement parmi les acteurs du Grand Paris. La loi lui en donne une de place, des compétences également, ainsi que des financements (dont l’essentiel est redistribué durant la phase de transition). Mais la Métropole devra avant tout prouver son utilité, sa capacité à susciter et à créer du projet. La Métropole a pour elle d’être une organisation politique transversale –il n’y a qu’à regarder la composition de son bureau pour s’en convaincre – qui surfe sur la dynamique initiale du projet Grand Paris et sur le dialogue subtil initié du temps du syndicat Paris Métropole.
C’est bien dans sa capacité, à notamment dégager une vision, un projet de territoire – qui ne peut pas se contenter de proclamer une métropole attractive, solidaire et durable (ce qui est fondamental mais le lot de toutes les métropoles), qu’elle sera dans un premier temps attendu. Une suggestion à ce sujet par rapport au futur codev : qu’il soit un lieu de frottement entre des acteurs à la sociologie et aux compétences éloignées, un lieu d’irrigation qui permette l’hybridation amont des approches, entre des acteurs constitués et des acteurs émergents, emblématiques des nouveaux modes de travailler, d’habiter, de produire, présentes dans les territoires du Grand Paris (un peu sur le mode des IBA en Allemagne ou de ce que peut faire Vancouver).
L’imagination n’est pas un gros mot, la créativité non plus. Il est temps pour la Métropole d’accentuer son ouverture à de nouveaux représentants de la société civile, peu habitués à ces girons, dans des lieux qui incarnent les dynamiques non institutionnelles du Grand Paris et des supports plus en phase avec les canons de notre temps. Au risque sinon que la société civile contourne, voire déborde, pour finalement faire sans les acteurs identifiés. Un projet clair, le plus largement partagé, à l’issu d’échanges vigoureux mais respectueux, constitue un élément clé d’auto-entrainement des projets (la puissance publique étant par contre inflexible sur les objectifs environnementaux, sociaux, mais pas sur le sens ni la méthode, qui doivent être dégagés avec ceux qui mettront en œuvre et qui utiliseront infrastructures, équipements et services).